GRR : Iconoclasts, un monde à réparer
On se retrouve pour une nouvelle GRR ! Tous les jeudis, retrouvez un nouvel article de la GRR, où je vous présenterais un jeu m'ayant particulièrement marqué !
Cette semaine, c'est au tour d'Iconoclasts, un action platformer à la mécanique bien huilée.
Iconoclasts, qu'est-ce que c'est ?
Iconoclasts est un action platformer en 2D et pixel art, flirtant sans gêne avec le genre du Metroidvania. Pour ce qui est du scénario et de l'univers, imaginez : Un monde où la population est sous le contrôle d'un gouvernement imposant son pouvoir par le biais d'une religion vénérant "Mère", véritable divinité vivante, qui s'évertue à faire intégrer aux habitants qu'ils ont un rôle bien précis, qu'ils se doivent de l'accomplir à la lettre et que toute construction et réparations doit auparavant être approuvé par le gouvernement et réalisé par des personnes étant les seules élues à pouvoir le faire, tandis que l'intégralité du travail de la population vise à alimenter une capitale où seule une poignée d'élus ont le droit de résider. Maintenant, imaginez vivre dans ce monde, tandis que vous êtes Robin, une mécanicienne clandestine complètement butée, qualifiable d'héritique et passible des peines les plus sévères... Le genre de situations qui vous envoie directement dans les problèmes.
Et ces problèmes, vous allez les enchaîner, qu'ils soient de votre fait ou de celui des nombreux personnages que vous rencontrerez. Heureusement, vous pourrez compter sur votre fidèle clé à molettes, ainsi que votre pistolet à décharges pour les affronter. Ca ne vous semble pas convaincant ? Croyez-moi, vos ennemis ne seront pas du même avis.
À l'aide de ces outils, vous aurez à vous frayer un chemin au travers des nombreuses épreuves qui vous attendront, alternant entre ennemis, puzzle et boss, entre rires, sérieux et scènes obscures, le tout rythmé par une musique aux petits oignons.

Et dans les faits, ca donne quoi comme expérience ?
Dans les faits, Iconoclasts est un jeu brillant, malgré quelques bémols négligeables. Commençons par le style artistique, puisque c'est la première chose qui nous apparaît en jouant : il est éclatant. Le pixel art est très bien maîtrisé, offrant des graphismes très agréables à l'œil, toujours très clairs, chose qu'on ne retrouve pas toujours dans le pixel art qui peut de temps à autres donner des résultats plus brouillons. Ainsi, chaque scène réalisée avec soin nous plonge sans difficulté dans l'ambiance du scénario et de chaque lieu, presque comme si on y était.
Ensuite, ce sont vos oreilles qui seront traitées avec distinction et attention par Iconoclasts. Avec une bande son extrêmement soigné et varié, vous laissant profiter des paysages de chaque zone avec des thèmes posées et légers, avant de vous plonger dans le rythme endiablé d'un combat de boss, ou même de faire peser sur vos épaules le poids de l'une des scènes tragiques d'un monde et d'une société agonisants.
À présent, passons au point le plus central et essentiel d'un jeu : je parle bien évidemment de son gameplay. Iconoclasts, dans l'ensemble, propose un gameplay très agréable à prendre en main, parfois un peu labyrinthique, on ne s'y perd pas pour autant, du moins pas en vain puisqu'on finit toujours par tomber sur quelques petits objets à collecter qui pourront nous être utiles, pour finalement rapidement retrouver notre chemin. Les déplacements, à la fois grâce à la clé permettant de s'accrocher à certaines parties de l'environnement ainsi que grâce au pistolet permettant par exemple d'allonger un peu les sauts, sont également des éléments-clés pour un déplacement libre et fluide, poussant à expérimenter les limites de la maîtrise de ces outils dans notre manière d'aborder les phases de plateforme. Les ennemis, quant à eux, font plus office d'obstacles que de véritables menaces, devenant assez rapidement des cibles mouvantes après quelques essais d'adaptation à leur panel d'actions, et offrent ainsi principalement l'entraînement nécessaire à la maîtrise des diverses armes accessibles, pour être pleinement préparée aux multiples combats de boss, ces derniers offrant au contraire une difficulté plus que correcte, poussant à donner le meilleur de soi-même et, parfois même, à réessayer à plusieurs reprises afin de finalement se débarrasser de ces imposantes menaces. Le gros plus, à propos de ces affrontements de grande envergure, est très certainement l'originalité de quasiment chacun d'entre eux, faisant toujours preuve de plus d'inventivité.
Mais la partie qui va vous occuper la majorité du temps est sans aucun doute celle des puzzles, qui se comptent par dizaines au cours de l'aventure et exploitant parfaitement tout le panel d'outils grandissant que vous récupérerez au cours de votre progression. Habilement réalisés, ils exploitent tout le potentiel offert par les mécaniques du jeu, vous poussant à vous creuser les méninges afin d'accéder à la gratification et à la satisfaction allant de pair avec la résolution d'énigmes. La progression au cours de l'aventure se fait donc de manière très fluide et agréable, vous plongeant très régulièrement dans des dialogues qui ne seront jamais là pour rien, écrits avec une grande finesse, tandis que plutôt que vous faire accumuler un nombre ridicule d'objets utiles pendant 30 minutes tout au plus, Iconoclasts bénéficient d'un panel d'améliorations plus restreint mais qui ne laissera jamais un élément de côté de toute l'aventure, vous poussant à innover grâce aux propriétés uniques de chacun de vos gadgets. Seul bémol sur les "modifs", améliorations personnalisables mais absolument pas indispensables qui auraient pu bénéficier d'un intérêt un peu supérieur pour les rendre plus intéressantes, bémol tout à fait négligeable étant donné la netteté de tout le reste du contenu.
Le plus gros point fort du jeu reste malgré tout sa narration et ses personnages. Commençant sur une note guillerette, le jeu s'assombrit nettement par la suite, offrant malgré tout des instants de répit au travers de scènes et dialogues comiques, un humour parfaitement jaugé, n'envahissant pas trop sur le reste mais permettant de s'accorder quelques pauses bienvenues. Comme dit un peu plus haut, le jeu est également riche en dialogues, cependant aucun n'est là sans raison, aucun n'est là sans éveiller l'intérêt du joueur. Ils participent à la fois à la compréhension de la trame de l'histoire et à la découverte de personnages tous plus complexes qu'ils n'y paraissent, soulevant des questions de société actuelles ou qui pourraient très bien ne pas tarder à voir le jour. Parmi celles-ci, on peut compter des questions au sujet de la religion, des inégalités, discriminations, mais également le bien commun, l'autoritarisme, le transhumanisme mais, plus que tout, l'écologie.
Le jeu nous montre aussi que parfois, il n'y a pas de solution facile, de solution qui convienne à tous, qu'il y'a parfois des dilemmes auxquels nous devons nous résigner, aussi douloureux que cela puisse être, chose qu'Iconoclasts fait avec brio. Au-delà de ça, Iconoclasts nous permet également de réfléchir par nous-mêmes à ces questions, en nous laissant dans une situation neutre vis-à-vis de ces dernières.
Pour conclure, je souhaite soulever le fait remarquable que le développeur, Joakim Sandberg, a développé l'intégralité du jeu à lui seul, y compris les décors, les monstres et personnages, l'histoire et les musiques. Sa capacité à exceller dans un aussi grand nombre de domaines donnent une consistance toute particulière à son œuvre. Bien plus que des félicitations, c'est ma reconnaissance que je lui adresse. Comme toujours, je vous laisse ci-dessous la bande-annonce de sortie du jeu, et vous pouvez acheter le jeu sur Steam en cliquant ici !
Bande-annonce :